Comme un oiseau dans un aquarium - documentaire de Thomas Roussillon et Joris Lachaise



أين نسكن؟ أين ننام
نريد مأوى
نريد عناون لشخصنا
نريد ترجمة لمشاكلنا



Where we live ?
Where we sleep ?
We want to shelter.
We need adresses for asking asylum.


Où allons nous vivre ?
Où allons nous dormir ?
Nous voulons nous mettre à l'abri.
Nous avons besoin d'adresses pour commencer
nos démarches de demandes d'asile.

Pourquoi ce film ?



Paris, octobre 2010


En avril 2009, je pars vivre avec des demandeurs d'asile originaires du Soudan et d'Erythrée, des rroms et des jeunes sans-logis, rassemblés dans une maison réquisitionnée (le « 48 »), à Angers. J'ai alors commencé à filmer leur histoire ainsi que leur lutte commune pour la défense de leur droit au logement.

Ce dont je n'avais pas conscience en avril 2009, c'est qu'au moment où je tournais mes premières images, une politique de régionalisation de la demande d'asile se mettait en place sur la région Loire-Atlantique.

Concrètement, cela s'est traduit dans un premier temps par une suspension régulière des domiciliations sur la ville d'Angers. Or, un demandeur d'asile non domicilié est un sans papier qui ne peut pas commencer ses démarches légales de demande d'asile. Ainsi, il ne peut pas disposer d'un logement temporaire. Certains demandeurs d'asile que nous avons filmés ont tout d'abord dormi dehors, à la gare d'Angers, fin 2008, puis ont connu plusieurs hébergements d'urgence avant de trouver refuge au « 48 ».
Actuellement, un an après cette histoire, pour ces mêmes raisons, de nouveaux demandeurs d'asile sont encore à la rue, ou réunis dans des logements réquisitionnés par des citoyens, à Bordeaux ou à Nice.

A travers le suivi du parcours de certains habitants du « 48 », « Comme un oiseau dans un aquarium » soulève deux questions sociales d'actualité : il s'agit de la problématique de l'hébergement d'urgence ainsi que la dégradation programmée en cours par l'Etat, du dispositif d'accueil des demandeurs d'asile.

Alors que le comité de suivi de la loi DALO a appelé à la réquisition des logements vides dans un communiqué le 18 novembre 2009, de nombreuses réquisitions de logements vides fleurissent, en raison de la saturation des dispositifs d'hébergement d'urgence.
Parallèlement, plusieurs administrations d'Etat ont été condamnés à plusieurs reprises par les tribunaux administratifs, ainsi que par le conseil d'Etat en 2009, pour leurs atteintes répétées au droit d'asile.

Six mois après l'expulsion du « 48 », le 23 avril 2009, la situation se complique à Angers. L'engorgement des dispositifs d'accueil dans le contexte de la régionalisation impose une réalité : l'ouverture de nouveaux lieux pour héberger les primo-arrivants, toujours plus nombreux. A Calais, le 22 septembre 2009, l'expulsion de la « jungle » est ordonnée.

En novembre 2009, suite à l'expulsion de l'un des trois « squats », environ 20 demandeurs d'asile décident de camper devant la mairie d'Angers, dans l'attente d'une solution d'hébergement d'urgence.

Cette situation attire l'attention de la presse nationale sur un phénomène migratoire que notre gouvernement surveille attentivement depuis l'évacuation de « la jungle » de Calais, en septembre 2009. La ville d'Angers fait ainsi la une de plusieurs médias, sous le titre :
« Angers, un nouveau Sangatte ».

Au moment où nous terminons ce film, en juillet 2010, les trois « squats » encore habités par près de 300 migrants, originaires du Soudan, de l'Erythrée, de la Somalie ou du Kosovo, sont évacués.
Dans ce contexte politique, qui constitue la toile de fond du documentaire, je me suis attaché à donner la parole à ces personnes exilées et déracinées, du moment où elles vivent ensemble dans cette maison réquisitionnée du « 48 », jusqu'au moment où elles obtiennent - où n'obtiennent pas - une solution de relogement.

Revenir aujourd'hui sur le parcours de quelques-uns des habitants du « 48 », c’est porter un regard respectueux sur ces laissés-pour-compte d'une « Europe Forteresse », qui, malgré leurs difficultés, vont être amenés à défendre collectivement leur droit au logement, alors qu'ils sont tous dans l'attente d'une acceptation de leur demande de protection par l'Etat.
A la fin du mois d'octobre 2010, soit un an et demi après l'expulsion du « 48 », Aboubacar, l'un des demandeurs d'asile soudanais très actif au « 48 », reçoit un refus de la Cours nationale du droit d'asile.

Alors que certains rapporteurs à la Cours nationale du droit d'asile sont aujourd'hui en grève pour dénoncer certaines dérives de la politique migratoire actuelle, Aboubacar risque d'être à nouveau expulsé dans les jours qui viennent... Pour aller où ? Il ne le sait pas.

Résumé du film

Comme un oiseau dans un aquarium


» un film de Thomas Roussillon et Joris Lachaise
» Autoproduction - 81 min – 2010
» Dvcam - couleur – format 16/9

C’est la fin de la trêve hivernale, en avril 2009.
L’expulsion guette les habitants d’un ancien orphelinat laissé à l’abandon par les pouvoirs publics, au 48 de la rue Lionnaise, à Angers. Réquisitionnée, cette demeure abrite 43 demandeurs d’asile originaires de la Corne de l’Afrique, 14 rroms de Roumanie et 7 jeunes sans-logis. Face à l’absence de proposition de relogement, tant de la part de la mairie que de la préfecture, les «habitants du 48» s’organisent pour faire entendre publiquement leurs revendications.
Inéluctablement, l’expulsion a lieu, le 23 avril 2009.

C’est le début d’un long chemin escarpé vers le relogement pour tous les habitants du 48.
C’est aussi l'affirmation d’un mouvement de réquisition et de défense du droit d'asile, qui permettra à plus de 400 demandeurs d'asile, un an plus tard, de bénéficier d'un relogement, suite à l'évacuation des trois derniers squats en juillet 2010.

Revenir aujourd'hui sur le parcours de quelques-uns des habitants du « 48 », c’est donner la parole à des personnes exilées, déracinées, qui, malgré leurs difficultés, vont être amenées à se battre collectivement pour obtenir un logement décent.

Télécharger le résumé

Extraits vidéo

Trailer - english subtitles - 03'
Extrait du film - sous-titres français - 10'

Photos du Film

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Revue de presse


» On a parlé du film dans la presse

» Revue de presse complémentaire au film : Ce sont tous les articles de presse publiés au moment où nous tournions ce film à Angers. Ils apportent un éclairage journalistique sur la situation entre le 19 février 2009 et le 16 novembre 2009.

Diffusion passées et à venir...


» Première diffusion publique, le 27 septembre 2010, au cinéma Les 400 coups, à Angers, en soutien à la CSSP 49.

» Film disponible à la librairie associative des nuits bleues, à Angers.

» Diffusion au camps NO BORDER de Bruxelles, en octobre 2010, suivie d'une discussion sur l'implication des migrants dans la lutte pour la défense de leur droit d'asile.

» Sélection et diffusion en compétition (cat. premier film professionnel) lors des 20èmes rencontres documentaires TRACES DE VIES, à Clermont-Ferrand, le 24 novembre 2010.

» Projection organisée le 14 décembre au SAFRANTS (Site Angevin de Formation de Recherche et Accompagnement en Travail Social), à Angers.

» Diffusion "hors competition", dans le cadre de la 4ème édition de la Biennale du film d'action sociale, le mercredi 09 février à 15H, à l'ETSUP (Ecole supérieure de travail social), à Paris

» Sélection au marché du film du festival VISIONS DU REEL 2011.

» Film disponible au bibliobus pour le développement et la solidarité internationale à Angers - association itinéraire sud

» Acquisition du fim au centre de documentation de l'assistance publique des hôpitaux de Paris - Hôpital Pitié-Salpétrière.

» Plusieurs diffusions dans le cadre du 10ème festival intergalactique de l'image alternative, du 09 au 15 octobre 2011, dont la thématique est "pas de frontière, No Border, Ar ze bet...faut te le dire en quel langue ?"

Protagonistes : que deviennent ils ?



» Janvier 2011


Aboubacar

Après avoir été débouté de l'OFPRA, puis de la CNDA, Aboubacar est en train d'effectuer un recours dans l'espoir de pouvoir à nouveau justifier de la légitimité de sa demande d'asile. Il se retrouve donc sans logement, prêt à recommencer toutes ses démarches depuis le début.

Allhaj

Après avoir été débouté de l'OFPRA, Allhaj a passé un entretien en novembre 2010 à la CNDA. Il vient d'obtenir aujourd'hui son statut de réfugié. Sa vie peut enfin commencer en France.

Anwar

Après avoir été débouté de l'OFPRA, Anwar était toujours dans l'attente d'un entretien à la CNDA quand nous nous sommes revus en janvier 2011.

Contacts



Thomas Roussillon - auteur & réalisateur


» thomas.roussillon@free.fr


Joris Lachaise, co-réalisateur


» aquefaque@gmail.com



Le collectif de soutien aux demandeurs d'asile d'Angers


Le collectif de soutien aux demandeurs d'asile (CSSP49) se bat pour la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous. Depuis deux ans, il s’est lancé aux côtés de roms et de demandeurs d’asile, dans une politique de réquisition de logements vides. Le « 48 », dont il est question dans ce film, est l’une de ces premières réquisitions. Ce combat a permis, en deux ans, d’obtenir plus de 400 relogements, de stopper la politique de régionalisation sur le département et de faire connaître le non respect du droit d’asile en France. Il a surtout été le moyen de se battre « aux côtés » et non « pour » les migrants. C’est à partir de cette expérience que nous vous proposons de questionner les relations soutiens/migrants suite à la projection.

» contact cssp49@riseup.net
» Le Collectif de Soutien aux demandeurs d'asile se réunit chaque lundi à 18h30, à l'Etincelle (26, rue Maillé, à Angers) et tient une permanence juridique chaque mardi et chaque jeudi de 14h à 16h.